Mansour Eddahbi - Hôtel luxueux - Mansour Eddahbi

Le Victorieux (al-Mansour) et le Doré (Eddahbi) sont les surnoms du sixième sultan de la dynastie saâdienne, auquel rend hommage le Mövenpick Hotel Mansour Eddahbi.

Dans un XVIe siècle encore marqué par la perte d’Al-Andalus, son règne débute en 1578 par la victoire à la bataille de l’oued Al Makhazin (ou bataille des Trois Rois) et le paiement d’une forte rançon par le Portugal pour récupérer ses soldats prisonniers : le jeune sultan est immédiatement Ahmed al-Mansour Eddahbi et le restera jusqu’à sa mort en 1603.

Le palais El Badiî (palais « de l’Incomparable »), construit grâce à cette rançon pour accueillir les fêtes et les audiences officielles, est emblématique de la renaissance du Maroc et de sa capitale Marrakech, sur une scène internationale dominée par les empires espagnol d’un côté et ottoman de l’autre.

Ahmed al-Mansour est notamment connu pour sa modernisation de l’armée, la mise en place d’un système politique centralisé, une diplomatie dynamique, la construction de ponts et d’édifices nombreux, l’encouragement des arts, le financement d’œuvres pieuses, la maîtrise des routes du sel et de l’or au Sud, jusqu’à Tombouctou, Djenné et Gao, ainsi que le développement de la première industrie sucrière au monde, renommée dans toutes les cours d’Europe et jusqu’à Constantinople.

Certains bâtiments du Mövenpick Hotel Mansour Eddahbi porte des noms associés au règne de ce grand sultan. Lalla Messaouda est le nom de sa mère, connue pour sa piété, son engagement auprès des déshérités et son amour des arts. Aboufaris, Mamoun et Zidane renvoient à ses fils qui qui se succèderont à la tête de la dynastie : Abdellah Abou Faris (1603-1608), Mohamed ech-Cheikh al Mamoun (1608-1613) et Zaidan en-Nasr (1613-1627).

L’appellation Mehdi évoque l’extraordinaire projet caressé par Ahmed al-Mansour, à la fin de son règne, d’une alliance anglo-marocaine contre l’Espagne visant à… conquérir les Amériques !

Son ambition de coloniser les Indes occidentales espagnoles, en plus de la promesse de richesses fabuleuses, revêtait une dimension religieuse : étendre outre Atlantique l’islam et ainsi l’attente du Mahdi, figure eschatologique du dernier envoyé de Dieu sur Terre pour rétablir la justice et la foi.

Si Manso est une référence directe au surnom de Victorieux, Saray – mot d’origine persane signifiant « palais » et fréquemment accolé aux noms des plus beaux édifices du monde musulman comme Topkapi ou l’Alhambra – est une évocation subtile du somptueux palais El Badiî, inspiré de celui de Grenade.